In memoriam

À l’occasion de l’annonce du décès de Jean-René Aymes, nous souhaitons rendre hommage à celui qui a été le premier co-directeur du CREC.

Nous publions ici deux textes, de Serge Salaün, aux côtés de qui il a fondé le CREC, et de Françoise Etienvre qui lui a succédé à la co-direction du CREC et à l’Université de la Sorbonne Nouvelle, qui évoquent leur collègue et ami.

Ces textes sont illustrés par un extrait de la vidéo tournée en novembre 2019, par Ivanne Galant et Jorge Villaverde, dans le cadre de leur projet sur les hispanistes français et leurs liens avec l’Espagne.

Nous les remercions tous.

Jean-René Aymes est arrivé à Paris 3 en 1991 et c’est le début de plus de 20 ans de vraie complicité, même après notre retraite.

Il était clair que, pour l’UFR (alors UER), c’était un renfort de poids. Il arrivait avec une solide réputation de chercheur et le domaine couvrant le XVIIIe et le début du XIXe s’en trouvait conforté, sans oublier la présence de Claude Morange qui œuvrait depuis longtemps dans le même domaine à Paris III et avec qui il s’entendait fort bien. Jean-René et Claude étaient des piliers très respectés de cette période, avec des réseaux (scientifiques et amicaux) extrêmement solides dans bon nombre d’université ibériques. Cette reconnaissance intellectuelle (et humaine, toujours) de l’Espagne universitaire envers ces deux chercheurs renforçait la recherche et l’image de notre université. Je pense en particulier, parmi beaucoup d’autres, à Emilio La Parra, d’Alicante, avec qui Jean-René et Claude ont entretenu des liens d’amitiés très forts et durables (qui se sont élargis à Carlos Serrano et à moi-même et ont donné lieu à de nombreuses « rencontres », scientifiques et festives.

Serge Salaün, Marie Frano, Françoise Étienvre et Jean René Aymes

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-René s’est très vite adapté à « l’esprit » si particulier de Paris 3, comme enseignant, comme volontaire pour les charges ingrates qu’on refilait presque immédiatement aux nouveaux arrivants (comme le poste peu envié de directeur qu’il a assumé à peine débarqué) et, bien sûr, comme chercheur. Il a très vite créé son équipe de recherche, le CRODEC (structure alors prévue pour « jeunes chercheurs », ce qui le faisait sourire, mais limitée dans la durée à deux ou trois ans). En 1997, la fusion du CRID (Centre de Recherche sur Idéologie et Discours, en place depuis 1978) et du CRODEC donnait naissance au CREC (Centre de Recherche sur l’Espagne Contemporaine), dont nous fûmes, lui et moi, co-directeurs jusqu’à sa retraite… et la mienne). Ce fut un « mariage » (le terme aussi nous amusait) de raison, forcé par le Ministère, mais qui s’avéra un mariage heureux, sans le moindre nuage, dans un esprit de complémentarité et de complicité permanent : c’est assez rare pour le souligner. Il n’échappera à personne que nos deux personnalités étaient fort dissemblables, mais on s’est très bien entendu, très bien complété, jamais affronté, même pour des broutilles. On a inventé des colloques, des congrès, des programmes de recherche, des ouvrages collectifs, des jurys de thèse à tour de bras. On a voyagé ensemble, en France, en Espagne et même à Cuba (toujours grâce à Emilio La Parra). On s’est employé à faire tourner la maison dans la mesure de nos moyens et on s’est bien amusé ensemble, car cet homme « sérieux » aimait rire. Je ne partageais pas son adoration pour l’opéra italien, mais on avait une passion commune : le rugby, qu’on commentait fougueusement à chacune de nos rencontres à la fac et il nous est arrivé de regarder un match ensemble, chez lui ou ailleurs. Des moments infiniment sympathiques qui « soudent une équipe ».

Il reste pour moi l’homme à l’œil vif et au sourire amusé au coin des lèvres, toujours en quête de complicité directe, accommodant et exigeant à la fois. Son intransigeance sur la ponctuation (sur les virgules en particulier) était proverbiale : on en souriait, mais on obéissait, car cet homme de plume savait non seulement chercher, mais aussi écrire avec élégance. Un grand chercheur, un grand professeur, un grand monsieur. Et soudain, le vide…

Serge Salaün

Jean René Aymes à l’occasion de la fête de départ en retraite de Serge Salaün

Jean-René dans mon souvenir

Parmi les membres actuels du CREC, sans doute nombreux sont ceux qui n’ont pas connu personnellement, ni même visuellement, Jean-René Aymes. C’est aussi pour eux que je souhaite évoquer l’homme que j’ai côtoyé pendant de longues années et auquel me liait une solide amitié, plutôt que la production du chercheur reconnu dont ils trouveront sans peine la trace : scripta manent, même à l’époque du tout virtuel.

Jean-René Aymes est né à Fumel (Lot et Garonne) en février 1937. Privé de père par la seconde guerre mondiale, il a grandi auprès de sa mère, institutrice, épaulée par un oncle attentif et bienveillant. De cette cruauté du destin il parlait rarement, avec beaucoup de pudeur et d’émotion. Très bon élève, bachelier précoce, il a intégré l’ENS de Saint-Cloud sans coup férir. C’est alors – disait-il en riant – qu’il s’est émancipé, a découvert la capitale, ses plaisirs, et s’est offert des virées joyeuses au volant d’une 4 CV. C’est alors, aussi, qu’il a connu une jeune normalienne de Fontenay (on ne mélangeait pas encore les sexes dans les Grandes Ecoles, ni dans les petites, du reste), future agrégée d’histoire, qui allait devenir son épouse.

Lorsque j’ai rencontré pour la première fois Jean-René au début des années 70, il était un père de famille on ne peut plus responsable (trois enfants), chercheur convaincu et enseignant consciencieux. Après avoir fait ses débuts dans l’enseignement supérieur à la Sorbonne, il venait d’être nommé à l’université de Caen, en tant que maître-assistant, comme l’on disait en ce temps-là. Caen était alors reliée à Paris par un train diesel, propulsé par une turbine qui lui donnait des ailes : 2 heures pour un trajet de 230 kilomètres, c’était un record à une époque où le TGV n’existait pas. Cette relative proximité de la capitale, ainsi que l’ancienneté de l’université – la première fondée en Normandie – expliquent qu’elle ait été aussi prisée par des universitaires, désireux de trouver un poste de titulaire tout en continuant à résider à Paris où ils comptaient bien revenir. Jean-René est donc devenu un de ces « turboprofs », comme les surnommaient avec ironie les enseignants du cru. A la vérité, cette non résidence n’a jamais eu le moindre impact sur l’implication de Jean-René dans la vie du département d’espagnol, en raison d’une conscience professionnelle sans faille.

J’étais alors une jeune assistante, fraîchement intégrée, qui commençait à s’intéresser au Siglo de las Luces. Tout naturellement, le XVIIIe et le XIXe siècles ont été réunis et nous avons formé une équipe de choc pour l’enseignement de la littérature et de la civilisation relatives à cette longue période. En l’absence de spécialiste du XXe siècle, il nous a fallu adjoindre le contemporain à notre champ de compétence. Nous étions à cent lieues de penser que, bien des années plus tard, nous nous retrouverions pour travailler sur ce même temps long, mais à un tout autre niveau, dans le cadre du CREC. Naturellement, je vous épargnerai la liste des auteurs et des questions qui ont fait l’objet de nos cours. Je mentionnerai seulement, à titre d’exemple, l’intérêt de Jean-René pour la question agraire en Andalousie, question fondamentale, sans aucun doute, mais dont j’ignorais à peu près tout. Mais Jean-René était là pour établir une bibliographie essentielle, choisir les textes les mieux à même d’illustrer les aspects retenus, bref, me mettre dans les meilleures conditions pour diriger les T.D. qui accompagnaient le Cours Magistral. J’ai alors pu apprécier ses qualités intellectuelles (savoir, rigueur, vivacité, qualité d’analyse) et humaines (écoute d’autrui, bienveillance alliée à une exigence légitime). Celles et ceux qui ont eu la chance de travailler sous sa direction me rejoindront certainement dans cette appréciation.

Sans que je puisse en expliquer les causes, dans les années 75, l’enseignement des lettres et des langues à l’université, surtout en province, connut un creux de vague inquiétant. La baisse notable des effectifs entraîna la création de la filière L.E.A., susceptible d’attirer des étudiants désireux de débouchés plus concrets et plus immédiats. Nul parmi nous n’était préparé à ce type d’enseignement, mais tout le monde, ou presque, s’attela à la tâche : il en allait de notre survie. Jean-René se retrouva avec moi en première ligne et, comme toujours, stoïque, il assuma sa part d’effort. Nous nous interrogions régulièrement, en riant jaune, sur nos progrès en vocabulaire du commerce, de la banque ou du droit, et nous ressentions un grand besoin de décompresser à la fin de chaque cours qui s’apparentait à un exercice sur la corde raide. J’en veux pour preuve le jour où Jean-René entra dans la salle des professeurs et cria « Atención al tren ! », en brandissant un manuel de Le Gac destiné à ladite filière et dont la couverture était ornée d’une belle locomotive. Ceci en disait long sur la tension que provoquait une expérience tellement inédite, d’autant plus qu’il n’y avait que deux étudiantes en cours. Il faut croire que nous fûmes remarquables, puisque l’année suivante le public s’était multiplié par dix !

Le train – le vrai – Jean-René le prenait, sans doute avec soulagement, une fois son travail d’enseignant dûment accompli. Faute de groupe de recherche constitué dans le département, l’activité pédagogique, si diversifiée, et celle de chercheur étaient cloisonnées. La non résidence permettait probablement de mieux couper avec le quotidien universitaire et de se replonger plus aisément dans les recherches personnelles. Jean-René, en tout cas, a toujours été capable de composer avec la dualité de la fonction, sans que jamais une tâche n’ait été sacrifiée à l’autre. Cette capacité, doublée d’une grande ténacité et d’une grande puissance de travail, lui a sans nul doute permis de pouvoir présenter en un temps record un imposant doctorat d’Etat. Obtenu en octobre 1978, il traitait des déportés espagnols en France, de 1808 à 1814, qu’il s’agisse de prisonniers ou de réfugiés politiques. Au dire des meilleurs spécialistes de la période, y compris les non hispanistes, cette thèse a fait date, comme en témoigne Jean Tulard, le plus grand nom de l’histoire napoléonienne, dans la préface à la version abrégée de la thèse, publiée en 1983. Historien dans l’âme, homme d’archives, Jean-René aimait aussi avoir recours à un éclairage plus littéraire (mémoires, romans sociaux…) et il se risquait même à la lexicologie, surtout politique. Cette variété d’approches, constante dans ses travaux, correspond à une indéniable ouverture d’esprit et à une grande curiosité intellectuelle. Dans l’année qui a suivi sa soutenance de thèse, une chaire de Professeur s’est libérée à l’université de Tours avec le départ d’Augustin Redondo pour celle de Paris 3. Et ce n’est pas sans regrets que les hispanistes caennais ont vu Jean-René quitter la Normandie pour la Touraine.

Durant les douze années de son expérience tourangelle, je n’ai croisé qu’occasionnellement Jean-René : à l’ambassade d’Espagne, l’été à Madrid, où nous échangions sur l’avancée de nos recherches. Et puis, en 90, une chaire de Professeur, non fléchée, a été disponible à Paris 3 où j’avais été recrutée entre temps comme Maître de Conférences. A mes yeux s’imposait la venue d’un spécialiste des XVIIIe-XIXe siècle, période non représentée au sein du collège A. Je m’en suis entretenu avec Claude Morange qui a tout de suite partagé mon point de vue et, avec l’autorité qui était la sienne, il a convaincu l’ensemble des Professeurs du bien-fondé de notre demande. Une fois le principe accepté, j’ai fait part de cette possibilité à Jean-René et je le vois encore, surpris, le visage empourpré par l’émotion, se posant de multiples questions : à quoi servirait-il, puisque Claude Morange et moi-même étions déjà là ? Comment allaient l’accueillir ceux qu’il considérait comme des monstres sacrés de l’hispanisme et qui étaient pourtant, lui faisais-je observer, des Normaliens comme lui ? A la modestie se mêlait l’appréhension de quitter une université, où il avait su faire sa place, pour une nouvelle aventure qu’il jugeait risquée. Heureusement, cette peur initiale s’est peu à peu dissipée et, avec son élection en octobre 91, Serge Salaün a trouvé un solide coéquipier pour faire rayonner l’Espagne contemporaine, dans son acception la plus large.

Durant les quelque dix années qui ont suivi, nous avons beaucoup coopéré, pour les cours, la recherche, les soutenances de thèse. De cet ensemble j’extrairai le moment particulier où Jean-René a dû prendre, contraint et forcé, la direction de l’U.F.R. Il avait mis une condition à son acceptation : que je sois la directrice-adjointe, ce que j’ai pris pour une marque de confiance difficile à décevoir. Je crois qu’il avait, encore moins que moi, la tête administrative ; mais, en homme de devoir, il ne s’est pas dérobé et le vieux tandem que nous formions s’est mis en marche, un peu grinçant en cette occasion. L’université de Paris 3 est réputée pour sa promptitude à s’embraser, et l’U.F.R. d’Études hispaniques n’a jamais été la dernière à s’agiter. Il a donc fallu arbitrer, veiller au grain, répondre de nos décisions, même quand elles étaient prises en conseil. Rien d’exceptionnel, en réalité. Ces moments, parfois pénibles, ne nous ont pas affectés outre mesure, sans doute parce que nous avions la conscience tranquille et savions que nous agissions au mieux, dans l’intérêt général, sans arrière-pensées ni ambitions particulières quant à notre place dans les instances universitaires. C’est ce qui nous a permis d’avancer paisiblement jusqu’à la fin d’un mandat que nous ne voulions surtout pas renouveler.

La fructueuse collaboration avec Jean-René s’est interrompue beaucoup plus tôt que prévu. Au tout début de l’année 2000, il m’a fait part de son intention de partir à la retraite. Devant mon étonnement (il avait à peine 63 ans), il m’a expliqué avec pudeur et gravité qu’il souhaitait consacrer plus de temps à sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Je n’ai pas insisté, car rien ne pouvait être opposé à un sentiment aussi profond que l’attachement filial, particulièrement fort dans son cas. Il a simplement ajouté qu’il tenait à m’informer de sa décision au cas où je déciderais de briguer sa succession (j’étais alors, depuis deux ans, Professeur dans la filière L.E.A.). Il m’a également prévenue qu’il souhaitait que le concours soit ouvert et qu’il s’abstiendrait de prendre part au vote pour ne pas influencer le choix de ses collègues. Si je donne tous ces détails, c’est pour souligner la grande droiture de Jean-René – certains ont dit sa rigidité – et son aversion pour les passe-droits. En définitive, sa mise en retrait ne pouvait que donner plus de légitimité à celui au celle qui lui succéderait. Par bonheur, le départ de l’enseignant n’a pas entraîné celui du chercheur. Le CREC a pu le compter parmi ses membres actifs pendant plusieurs années encore, et la liste de ses publications n’a cessé de s’allonger grâce au temps dégagé. La certitude de ne pas le perdre tout à fait n’était pas étrangère à la joyeuse ambiance qui régnait lors de la fête organisée à Chelles, dans sa maison de campagne, pour célébrer sa retraite : moment des plus jubilatoires, dont nombre d’entre vous ont certainement gardé le souvenir.

Jean-René ne correspondait pas du tout à l’image d’homme strict, voire austère, que pouvait donner son allure générale (mise classique, visage émacié). Il suffisait de l’approcher d’un peu plus près pour en être persuadé. C’était un vrai Gascon, amateur de bon vin et de mets fins. En homme du Sud-Ouest il adorait le rugby et suivait avec passion les matchs de ses équipes préférées (Agen, en premier lieu) et ceux de l’équipe de France. Toutefois, il ne pratiquait pas seulement le sport dans son fauteuil. Sa carrure ne le prédisposait certes pas à s’illustrer au rugby, mais il était un bon nageur, un bon grimpeur et un habile tennisman. Je l’entends encore évoquer avec fierté son ascension du Pic du Midi d’Ossau, ce qui parlait à la Paloise que je suis. Il avait même fait l’acquisition d’une maison à Santa Cilia de Jaca, dans les Pyrénées aragonaises, pour mieux assouvir sa passion de l’escalade. Quant au tennisman, j’ai eu maintes fois l’occasion de l’affronter et il se montrait d’une pugnacité redoutable. Nous partagions le même goût pour ce sport et nous avons fréquenté pendant de nombreuses années les courts parisiens, été comme hiver, sur un rythme hebdomadaire. Il aimait gagner, je me moquais de perdre ; il venait pour vaincre et moi pour m’amuser ;  j’opposais assez de résistance pour que le jeu ait quelque intérêt, mais pas assez pour ne pas être le plus souvent défaite. Bref, tout était réuni pour que nous passions de bons moments. Sa façon de jouer lui ressemblait : défendant solidement sa ligne de fond, se déplaçant avec la rapidité d’un lièvre, l’œil à l’affût, il n’hésitait pas, quand je m’aventurais – trop fréquemment – au filet, à me bombarder d’un bon coup droit ou à me passer d’un lob bien ajusté, ravi d’engranger un point de plus. Les rares fois où, par chance, je triomphais, il sortait du cours la mine renfrognée, refaisant le match à voix haute, déplorant ses erreurs tactiques et sa maladresse. Je m’empressais d’orienter la discussion vers d’autres sujets et il retrouvait vite sa bonne humeur dans le plaisir d’un échange verbal, qui valait bien celui des balles jaunes.

Échanger, partager, c’est ce que Jean-René aimait par-dessus tout, et c’est ce qui lui manquait le plus, m’avait-il confié, après le décès de sa femme, au point de lui ôter l’envie d’aller au théâtre, au cinéma ou au concert. Ses centres d’intérêt étaient multiples et aucun domaine des Beaux-Arts ne lui était indifférent, ce qui faisait de lui un homme extrêmement cultivé. Nous discutions fréquemment des Lumières et du Romantisme. La voltairienne que je suis se moquait, entre autres aspects, des épanchements larmoyants de certains écrivains romantiques que Jean-René défendait. Il faisait mine d’encaisser les coups, à grand renfort de « ah ! » et de « hou ! », tel un boxeur sonné par les uppercuts et, au moment où je m’y attendais le moins, il redressait la tête et m’assénait des contre-arguments, comme « et ta prédilection pour Schubert, hein ? », qui me faisait reculer à son grand amusement. Je crois pouvoir dire que je n’ai jamais eu d’échanges plats avec lui, tant il savait stimuler l’esprit et la pensée de son interlocuteur.

Il faut bien mettre un point final à une évocation que je n’aurais jamais cru avoir à rédiger quand, au printemps dernier, Jean-René me faisait part de l’élaboration d’un nouveau livre, « le dernier » m’avait-il assuré en riant. J’ai souhaité que les souvenirs ici réunis soient plus joyeux que sombres, car je pense qu’il aurait préféré cette tonalité. Dans tous les cas, les souvenirs, quels qu’ils soient, restent la meilleure façon de garder pour longtemps un être vivant.

Françoise Étienvre

Jean René Aymes dans un extrait de la vidéo d’Ivanne Galant et Jorge Villaverde, dans le cadre de leur projet sur les hispanistes français et leurs liens avec l’Espagne

La liste des publications de Jean René Aymes est bien longue, néanmoins nous tenions à rappeler ici celles qu’il a réalisées au sein du CREC.

Voir, comparer, comprendre Regards sur l’Espagne des XVIIIe et XIXe siècles

Textes de Jean-René AYMES, réunis par Françoise Etienvre et préfacés par Jean M. Goulemot, PSN, 2003 – 15 x 21 – 350 pages
ISBN 2-87854-282-7

Les fins de siècles en Espagne

Jean-René AYMES et Serge SALAÜN (éds.), PSN, 2003 – 16 x 24 – 282 pages
ISBN 2-87854-266-5

Le métissage culturel en Espagne

Études réunies et présentées par J.R AYMES et S. SALAÜN Paris, PSN, 2001, 341 pages.
ISBN 2-87854-205-3

Être espagnol

Jean-René AYMES et Serge SALAÜN (ed.) Paris, PSN, 2000, 404 pages.
ISBN 2-87854-182-0

Une bibliographie plus exhaustive est publiée sur le site de la Société des Hispanistes Français.